Compte-rendu

Des sixièmes à la rencontre de l'homme préhistorique

Par FRANCOISE ANDRE, publié le mardi 28 novembre 2023 22:17 - Mis à jour le lundi 4 décembre 2023 20:53
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Visite du musée de la Préhistoire de Sciez

L'ensemble des classes de sixième se sont rendus au musée de la Préhistoire de Sciez afin de mieux comprendre la vie de l'homme préhistorique.

 

Par le biais de questions, les 6e découvrent les différents groupes d'humains qui se sont succédés depuis Lucy, l'australopithèque aux homo sapiens que nous sommes. Le plus vieux préhumain découvert est Toumaï, un squelette de 7 Ma. Tout comme les australopithèques, il mangeait des fruits essentiellement, peut être des insectes ou des petits animaux. Alors qui a développé l'alimentation, demande Alexandre ? C'est homo habilis qui a développé l'alimentation carnée en mangeant des charognes mais la raison de ce changement n'est pas connue.

C'est homo erectus qui est moins poilu et qui s'est redressé qui a développé la chasse puisque sa constitution lui permet désormais de courir. Il est nomade et certains groupes au final se sont installés dans notre Europe.

Les élèves doivent réfléchir tels des archéologues : comment savoir ce que tel groupe d'humains mange ou pas ? L'étude des dents nous propose Emma ou L'étude des restes d'aliments que l'on trouve dans le sol complète Morgan. La grotte du Baré à Onnion est le seul lieu en Haute Savoie où l'on a trouvé des traces de Néanderthal. Pas de squelettes humains mais des reste de charbon, de squelettes d'animaux, des pierres taillées attestent de leur passage pour quelques jours.

 

Les collégiens révisent des notions vues en histoire mais aussi dans d'autres matières comme le cycle de l'eau afin de comprendre comment notre région pouvait être sous 1km de glace il y a 20000 ans. Ils ont été ébahis par la taille des restes des mammouths comme cette molaire : 20 cm de long, 12 de haute et 8 de large !

Avec les Vénus, les collégiens comprennent que la préhistoire c'est de l'interprétation puisqu'on n'a pas d'écrits pour nous expliquer la fonction des objets, la raison de leur fabrication.

Comment au néolithique a t-on domestiquer des animaux sauvages ? Avec la reproduction nous répond Swann. Effectivement, on choisit les animaux les plus petits et les plus calmes car moins dangereux pour l'homme, on les garde en troupeaux et en se reproduisant ils se domestiquent peu à peu et oublient leurs spécificités sauvages. L'agriculture arrive aussi, l'homme devenant sédentaire et transformant les aliments. Mais la promiscuité avec les animaux fait qu'il est plus souvent malade . Alors il a une moins bonne santé qu'au paléolithique mais une vie moins difficile physiquement.

 

Après cette déambulation dans la musée pour mieux comprendre l'évolution de notre espèce, place aux ateliers.

 

Nos collégiens se sont tout d'abord transformés en archéologues. Chaque binôme se retrouve avec deux carrés à fouiller. La campagne de fouilles est fructueuse, de nombreux vestiges sont mis à jour . Déterrer délicatement à l'aide de la truelle et du pinceau ne suffit pas, il faut faire un croquis à l'échelle. Décrire pour pouvoir savoir à quel type de reste on a affaire ou connaître l'environnement du site (ici une plaine).

Et puis vient la mise en commun qui consiste à inventorier l'ensemble des objets trouvés sur le site. Tout d'abord, on a des silex taillés, des outils, des galets. Alors ce peut être un site de taille.

Mais on a aussi trouvé des restes d'animaux : os et bois de sangliers, de moutons, de cerfs, de vaches. Alors peut être sommes nous dans une boucherie.

On a trouvé aussi du charbon ce qui prouve qu'il y avait un foyer. On a trouvé des poteries cassées, preuve que c'est un site de déchet. Et au final, nos archéologues ont utilisé les objets trouvés pour en déduire l'environnement de ce site préhistorique : - sanglier et cerf = climat tempéré - aucun objet en métal trouvé. Conclusion : on est au néolithique et non à l'âge de fer.

 

L'atelier maîtrise du feu a permis de réactualiser ses connaissances sur le sujet. Les collégiens étaient unanimes : on fait du feu avec du silex. Certes taper deux silex l'un contre l'autre crée une étincelle mais elle ne permettra pas d'allumer un feu. Les pierres type pyrite ou marcassites sont plus efficaces. Mais pour attraper l'étincelle, il faut de l'amadou, un champignon.

Nos tentatives pour allumer un feu de cette façon a échoué : nous avons eu quelques points rouge qui ne se sont jamais transformé en flammes. Heureusement il existe une autre technique, celle de la friction de deux morceaux de bois l'un contre l'autre. Et si on utilise un archet pour frotter encore plus vite, le résultat ne se fait pas attendre : des points incandescents apparaissent, qu'on dépose sur de l'amadou recouvert de pailles. Sans oublier l'élément indispensable : l'oxygène qu'on obtient en soufflant, soufflant, soufflant. Et hop, les flammes apparaissent. Ne vous y fiez pas, ce n'est pas si simple. Le vendredi nous avons obtenu ce résultat à la 2e tentative. Le jeudi, l'humidité dans l'air était telle que le feu n'a jamais pris !

Se nourrir est l'occupation principale de l'homme. La cueillette est de mise au paléolithique et tout le monde y participe. Au fil des saisons, la nature fournit des racines (carottes, oignons), des baies (mûres, myrtilles), des plantes (orties, feuilles de chou, par exemple), des noix (gland, châtaigne). La pêche et la chasse sont des apports complémentaires. La chasse d'animaux de taille moyenne (il est bien trop dangereux de s'attaquer à l'énorme mammouth ou aux féroces loups ou ours) est assuré aussi bien par les hommes que par les femmes avec l'usage de la sagaie à propulseur.

Nos collégiens ont donc tenté de ramener leur subsistance ! Au bout de quelques essais, certains arrivent à tirer à quelques mètres dans la bonne direction. Mais bon il a fallu se contenter au repas de midi de son sandwich tiré du sac, parfois dans des conditions très néanderthaliennes : sous un abri, dehors, au froid !

L'art n'est pas absent de cette période. On connaît les grottes ornées, on a retrouvé des Vénus, petites statues que les élèves ont aperçu au musée. Ces œuvres ont traversé le temps car elles utilisent des matériaux qui ne se décomposent pas. Mais d'autres œuvres ont sûrement été créés et dont ils ne restent pas de trace.

Certaines classes ont donc créé des réalisations artistiques qu'on appelle aujourd'hui de land art. Mais l'homme préhistorique a pu tout à fait faire de même.

L'art du récit a certainement existé aussi. Par petits groupes, les élèves ont donc, à partir d'un thème, inventé une petit histoire mise en image en utilisant les matériaux qui les entourent : feuilles, brindilles, bâtons, champignons. En voici quelques unes :

- Thème : la tribu. Des hommes du paléolithique reviennent de la chasse et retrouvent leurs maisons détruites par un mammouth. Catastrophés. Ils décident de s'entraider pour reconstruire

- Thème : le chef Une jeune femme part chasser seule car les hommes ne veulent pas d'elle pour cette activité. Elle trouve un mammouth, le tue et le ramène à la Tribu. Face à un tel exploit, elle devient chef

-Thème : l'agriculture La tribu se demande comment avoir des animaux dans un enclos. Utilisons la ruse. On commence par le construire. Quand il est fini, le clan part a la chasse et croise un troupeau de moutons. Ils le ramènent dans l'enclos, les nourrissent et ainsi débute l'élevage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une journée bien remplie. De retour au collège, les élèves, contents de leur journée ont apprécié tout le confort moderne !