Compte-rendu

Un projet haut en couleurs

Par FRANCOISE ANDRE, publié le mardi 7 mai 2024 16:38 - Mis à jour le mardi 2 juillet 2024 22:10
20240409_102629b.jpg
Outre l'exposition Musée Hors les Murs sur le thème de la couleur, des classes ont travaillé avec la plasticienne Johanna Perret sur le camaïeu.

Les 4e6 et 4e4 ont plongé, le temps de 2 journées, dans l’univers de la plasticienne Johanna Perret. 

 

Lors de la première journée, ils se sont rendus à Cluses, dans son atelier où l’artiste les attendait afin de faire découvrir son univers et sa démarche.

 

Après avoir abordé les notions de base (qu’est ce que l’art, les arts plastiques, l’abstraction), ils ont découvert in situ des œuvres parfois monumentales de Johanna et les techniques employées. Dans un premier temps, certains sont restés perplexes face aux tableaux car il faut prendre le temps de bien les regarder pour ne pas s’arrêter aux apparences. Dans un deuxième temps, la plasticienne a expliqué ce qu’on y voyait, ce qu’elle a voulu dire et comment elle les a fabriqués. Elle utilise en particulier la technique du glacis qui donne un effet de profondeur et de transparence.

Dans Aravis, elle a eu la volonté de témoigner  autour du débat qui agite les éleveurs et les écologistes, les uns étant pour l’abattage d’une partie des bouquetins atteints de broceliose qui contamine leurs troupeaux et les autres contre. A la première approche, on ne voit qu’une toile grise et brumeuse mais en y regardant de plus près, la montagne et le bouquetin émergent de la toile.

La technique du glacis lui permet aussi dans L’hallali de mettre en avant la mise à mort de la nature par la pollution humaine très prégnante dans la vallée de l’Arve.

 

Si les collégiens sont arrivés avec l’idée qu’un artiste passe ses journées à créer, ils ont vite compris que les facettes de ce métier sont multiples  : pour en vivre, il faut se créer un réseau ce qui nécessite de fréquenter des lieux dédiés à l’art pour trouver des clients, des galiéristes, des collectionneurs, des journalistes afin de se faire connaître. Il y a aussi un côté artisan car c’est Johanna qui fabrique sa peinture à l’huile (broyage des pigments et mélange avec de l’huile de lin et de la térébenthine) et ses châssis sur lesquels tendre les toiles.  

 

Tous ses préparatifs prennent autant de temps que fabriquer le tableau qui nécessite, avec la technique du glacis, de long temps de séchage. L’artiste nous décompose rapidement cette technique en prenant l’exemple de son tableau Aravis : dans un premier temps, elle a peint le jaune pour créer la lumière puis a dû attendre 3 semaines le temps du séchage. Ensuite elle a peint la silhouette de la montagne en aplat noir et attendu à nouveau 3 semaines le temps du séchage. Puis c’est au tour du glacis gris de faire son apparition et rebelote, 3 semaines de séchage avant la mise en place du glacis bleu turquoise. Et ainsi de suite.  C’est la superposition de ces couches, le but étant de faire des dégradés, qui peu à peu donne cet effet flou au tableau.

 

Cette première journée fut dense mais a permis aux élèves de comprendre  tous les aspects du travail d’une plasticienne.

 

Lors de la deuxième journée, c’est à l’artiste de venir voir les élèves dans leur atelier, à savoir la salle d’arts plastiques du collège afin de les mettre en création. ils ont dans un premier appris à faire des dégradés de couleur en utilisant l’encre de Chine

 

avant de se lancer dans la réalisation de leurs œuvres. Et  de nombreux artistes en herbe se sont révélés ! Jugez un peu : 

Les travaux des 4è4

 

 

Ceux des 4è6

 

 

Les 6e6 et 4e3  ont eu aussi la chance de rencontrer Johanna Perret sur une journée très dense où, après une rapide présentation, l’artiste les a mis en création autour du thème de la couleur. 

Les travaux des 4è3